Le scanner utilise des Rayons X, le tube émetteur étant placé dans un anneau qui tourne autour du patient. Le récepteur situé aussi dans l’anneau de l’autre côté du patient est un système de détecteurs tournant dans le même sens que le tube en opposition à 180°. Ces détecteurs recueillent les rayons X résiduels après traversée du patient, envoient l’ensemble de leurs informations à un calculateur informatique (l’image scanographique est par définition numérique) permettant de reconstruire une image d’une coupe en 2 dimensions (2D) représentant une « tranche » du corps. Le scanner est donc la conjonction de la tomographie issue de la radiographie standard et du développement de l’informatique.
Non seulement les structures analysées dans ce plan de coupe sont bien dégagées les unes des autres (ceci permet de s’affranchir de la superposition des organes par projection d’un volume sur un plan comme le fait la radiographie standard) , mais on peut aussi en mesurer la densité qui reflète le coefficient d’absorption du tissu (mesures exprimées en unités Hounsfield U.H. qui se traduisent sur le film en variation de noircissement sur une échelle de gris). Plus la densité est élevée en un point donné de l’image (correspondant à un point de forte absorption du corps aux rayons X), plus ce point paraîtra blanc et inversement. Ceci permet d’apprécier si la structure analysée est de type solide, calcique ou osseuse, liquidienne, graisseuse ou aérique.
L’injection intraveineuse d’un produit de contraste iodé permet en outre de préciser le degré de vascularisation des tissus observés ou d’opacifier la lumière des vaisseaux (angioscanner).
Au fil des progrès technologiques, les détecteurs sont non seulement devenus plus petits afin d’obtenir des coupes plus fines et d’améliorer la quantité de détails observés (résolution spatiale), mais leur nombre a également considérablement augmenté, montés sur des systèmes linéaires appelés barrettes, les premiers scanners étant montés sur une seule rangée (scanner mono-barrette), les scanners modernes (dits multi-barrettes) comprenant 16, 40 voire 64 barrettes. A terme, il est probable que des détecteurs capteurs-plan issus de la radiographie numérique directe seront utilisés.
Enfin, en même temps que le tube délivre ses rayons x, la table de l’examen se déplace dans l’axe de l’anneau porteur du couple tube-détecteurs, ce qui permet d’obtenir un nombre important d’informations numériques recalculées afin d’obtenir une imagerie non plus en 2 dimensions mais en 3 dimensions (3D) et de reconstruire l’ensemble du volume étudié dans n’importe quelle orientation de l’espace ou épaisseur de coupes (coupes axiales, frontales, sagittales, obliques, courbes). Cette technique de déplacement de table pendant l’émission des rayons X est appelée « spiralée » ou « hélicoïdale » et équipe tous les scanners modernes.
Parallèlement, l’augmentation des vitesses de rotation du couple tube-récepteurs (révolution de 360° actuellement réalisée en moins d’une seconde) a permis un gain temporel (résolution temporelle) pour étudier des structures mobiles comme le cœur et a considérablement réduit les temps d’examen.
Ces progrès technologiques ont considérablement augmenté ces dernières années la masse d’informations numériques par examen, ce qui explique la transmission des données sur CD-Rom, les planches imprimées ne pouvant plus à elles seules reproduire la totalité des images produites. Cette quantité d’information est telle que les images sont maintenant le plus souvent traitées et analysées uniquement sur console informatique en utilisant des logiciels puissants, ce qui génère un surcroît de travail pour l’équipe technico-radiologique et qui peut amener paradoxalement à différer le rendu des résultats alors que le temps de l’examen lui-même pour le patient a été considérablement réduit.