L’échographie (et son dérivé le doppler) constitue aujourd’hui un examen simple et performant dont les domaines d’applications se sont considérablement étendus grâce à l’amélioration technologique des appareillages. Sa totale innocuité pour un coût d’examen modéré en fait très souvent un examen de première intention en association à la radiographie standard, avant le recours à des imageries en coupes plus sophistiquées tels que le scanner ou l’IRM.
Contrairement à la radiologie qui utilise des rayons x, l’échographie utilise des ultrasons, c’est à dire des ondes identiques par nature à celles du son audible mais dans des domaines de fréquences élevées inaudibles. Ces ultrasons sont émis par une sonde posée sur la peau après application d’un gel qui assure un contact entre la sonde et la peau afin de permettre la bonne propagation des ondes ultrasonores. Dans le corps, ces ondes émises dans un plan donné (l’échographie est initialement une imagerie 2D en coupes, d’où le nom parfois donné d’échotomographie) , traversent les différents tissus situés dans la profondeur de ce plan en fonction d’un facteur de propagation qui dépend des caractéristiques intrinsèques du tissu (impédance acoustique). Chaque fois que l’onde ultrasonore rencontre des interfaces de tissu d’impédance acoustique différente, l’onde est réfléchie et retourne à la sonde. Les sondes d’échographie sont donc à la fois émettrices et réceptrices, permettant ainsi le recueil des données analysées par ordinateur afin de créer les images échographiques.
A noter que ces ondes ultrasonores ne se propagent bien que dans les tissus riches en eau, alors que l’air ainsi que les structures calcifiées (calcul, périphérie des os) constituent des barrières infranchissables pour les ultrasons.
L’émission et la réception des ondes ultrasonores se fait à différentes fréquences : plus la fréquence est élevée, plus les structures étudiées sont représentées sur l’image avec beaucoup de finesse et de détails (résolution spatiale), mais au détriment de la profondeur d’exploration. L’examen des organes profonds nécessite des sondes de moindre fréquence. C’est pourquoi pour une même région anatomique explorée (abdomen, pelvis etc.), il peut être utilisé plusieurs types de sonde, même si les sondes modernes sont multifréquences (large bande passante). La plupart de ces sondes sont utilisées en surface de la peau, mais certaines dites endocavitaires sont utilisées par voie rectale (échographie de prostate) ou par voie vaginale (échographie gynécologique).
L’utilisation de produits de contraste dédié à l’échographie est en cours de développement et d’évaluation mais n’est pas de pratique courante.
L’étude des vaisseaux, artères et veines, se fait en doppler, technique basée sur la réflexion des ultrasons sur les structures en mouvement (les globules rouges font ainsi office d’interfaces réfléchissantes), la fréquence de réception des ondes réfléchies sur le sang en mouvement étant dépendante de sa vitesse circulatoire. Ce phénomène est comparable avec le son perçu par un observateur à l’approche d’un véhicule, son qui s’intensifie et devient de plus en plus aigu jusqu’au moment où il passe devant lui, puis diminue progressivement lorsqu’il s’en éloigne, l’observateur prenant dans ce cas la place de la sonde ultrasonore, le véhicule celui du sang. Il en résulte donc un signal qui est représenté sur une échelle linéaire en fonction du temps (spectre doppler) représentant les fréquences et donc les vitesses circulatoires situées dans le vaisseau analysé où on a placé une fenêtre de tir pour le recueil du signal doppler (doppler pulsé). Des techniques informatiques permettent également de coder le signal reçu et de créer des images couleurs (doppler couleurs) en fonction du sens circulatoire du vaisseau (codage en rouge lorsque le sang se rapproche de la sonde, en bleu lorsqu’il s’en éloigne, les turbulences étant codées différemment). Il est aussi possible d’obtenir une imagerie avec codage couleurs en fonction du nombre et de l’énergie des globules rouges circulant (doppler énergie), cette technique étant plus sensible aux flux lents.
Les ultrasons sont utilisés à des intensités et des fréquences pour lesquelles il n’a jamais été décrit la moindre conséquence médicale néfaste particulière. Sa totale innocuité est un des atouts majeurs de l’échographie.
Il n’existe aucune contre-indication à la réalisation d’un examen échographique, seules certaines voies d’abord notamment endocavitaires ne pouvant être réalisées dans toutes les circonstances de la vie (virginité par exemple).